Drones : la révolution ne fait que commencer

EXPERIMENTATION DE DRONES EN CORSE, SEI
  • Publié le: jeudi 29 juin 2017

Tiré par les appareils à vocation professionnelle, le marché des drones devrait exploser dans les années à venir. En France, l’agriculture, l’assurance, les médias et même le monde de l’énergie développent des applications prometteuses.

Les prévisions sont toutes plus optimistes les unes que les autres. Selon les analyses du cabinet Gartner, le marché des drones devrait atteindre 6 milliards de dollars (+ 34 %) en 2017. Un chiffre colossal qui ne fait pourtant qu’annoncer l’augmentation attendue à l’horizon 2020. Selon le cabinet Gartner, le marché devrait alors s’établir à 11,2 milliards de dollars.

L’optimisme est également de mise chez Parrot, numéro deux mondial des drones. Selon Henri Seydoux, président de la société, « les drones professionnels vont beaucoup se développer dans les années à venir. On aura des drones pour plein d’usages : les pompiers en auront, les constructeurs… toute la construction de bâtiments, de chemin de fer, de lignes à haute tension, tout cela sera monitoré par les drones », prédit-il.

Et l’histoire semble être en train de lui donner raison. Utilisées pour optimiser la gestion de la production, améliorer la sécurité ou encore étudier l’évolution environnementale des activités des entreprises, les informations obtenues grâce aux drones pourraient bouleverser de nombreux secteurs.

De la défense à l’assurance en passant par l’énergie

L’agriculture, l’aménagement du territoire, la cartographie, la topographie, la santé, les transports… Sans oublier la défense qui, comme l’a récemment rappelé le Salon aéronautique du Bourget, voit se multiplier les innovations. Du 19 au 25 juin derniers, les firmes françaises ont en effet exposé des drones tactiques comme le Patroller de Safran Electronics & Defense, qui effectue des missions de surveillance terrestre ou maritime.

Dans un tout autre secteur, celui de la livraison, le succès du drone est également remarquable. Amazon, Laposte, DHL, Ehang et même Airbus se disent « en mesure de transporter de petits colis dans un futur proche ». Ce qui laisse même espérer un développement rapide du transport des personnes sur des longues distances et pour des durées supérieures à 30 minutes de vol !

Cdiscount (groupe Casino) a annoncé qu’il profiterait du projet Pelican (Projet d’étude de livraison de colis aérien en Nouvelle-Aquitaine) pour développer la livraison par drone en centre-ville. Mis au point par les sociétés Air Marine, Thales, Ims, Robotics Industry, Serma Technologies et l’Onera, Pelican permettra de « faire le lien entre l’entrepôt et les points de collecte en centre-ville ».

Ambitieux, ces usages sont cependant loin d’épuiser les possibilités des drones. Ainsi, « les assureurs sont de plus en plus nombreux à intégrer les drones dans leurs processus métiers ». Certes, l’assurance représente pour l’instant moins de 5 % du marché, mais Stéphane Morelli, président de la Fédération professionnelle du drone civil, croit au potentiel « énorme » du secteur et espère de nombreuses innovations à l’avenir. Les assureurs pourraient suivre l’exemple d’AXA, qui utilise des drones pour perfectionner les techniques d’évaluation de sinistres.

Des drones plus intelligents et respectueux

Un autre exemple significatif : l’électricien EDF, qui voit les drones comme une « véritable aubaine pour le secteur énergétique », a créé en juillet 2015 un centre de compétences en la matière. Objectif : suivre en permanence l’évolution de la technologie et de la réglementation afin de développer la connaissance et l’utilisation des drones au sein de l’entreprise.

Maniables, les drones permettent d’accéder à des zones difficilement accessibles à l’homme. Ils facilitent ainsi les inspections et les diagnostics tout en contribuant à diminuer les moyens logistiques mis en œuvre. Notil’e, un drone spécialement conçu pour la surveillance des ouvrages hydrauliques et de leur environnement, permettra à EDF d’investiguer dans des environnements aquatiques (conduites forcées, galeries, retenues, rivières) au moyen de capteurs et de systèmes d’analyses, en réduisant les coûts par rapport aux pratiques actuelles.

La conséquence de cet engouement a, bien sûr, des répercussions sur la législation en la matière. A partir de 2018, les drones dont le poids dépasse 800 grammes devront être déclarés. Ils devront par ailleurs être équipés de signaux lumineux et sonores afin d’être facilement identifiables dans le ciel. A partir de 2,5 kilogrammes, une immatriculation sera obligatoire.

De plus en plus répandu, l’usage des drones devrait être plus encadré à l’avenir. Une façon de permettre le développement de la filière tout en garantissant la sécurité, la sûreté et la protection de la vie privée des citoyens.

©PHOTO : EDF – PETIT JEAN LUC

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