Féminisation et dématérialisation : les deux priorités des conseils d’administration 2.0

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  • Publié le: mardi 29 mai 2018

Après une longue période d’immobilisme, les conseils d’administration des entreprises tentent de combler leur retard, en travaillant à féminiser leur composition et à dématérialiser leur fonctionnement. Objectif : avancer vers la parité, et la modernité.

Longtemps absentes des conseils d’administration, les femmes voient leurs portes s’ouvrir progressivement au sein des grands groupes. Un rapport réalisé cette année par le Cabinet Deloitte démontre qu’aux Etats Unis, les femmes sont sous-représentées dans les instances dirigeantes des entreprises. Leur proportion diminue à mesure que le niveau de pouvoir et de responsabilité augmente, avec une très évidente infériorité numérique dans les fonctions de décision des grands groupes.

 

Féminisation : l’objectif des conseils d’administrations anglo-saxons

L’étude du cabinet qui porte sur plus de 540 000 techniciens démontre que si les femmes sont près de 27% au sein de la main d’œuvre peu qualifiée. Elles ne sont plus que 18 % chez les cadres intermédiaires, leur représentation chutant à 14% chez les cadres supérieurs. Leur représentativité n’est pas meilleure au sein des CA des plus grandes entreprises, où elles occupent de 17 à 22% des sièges.

En France, selon le cabinet Leyders Associates (2017), les chiffres sont plus encourageants mais la parité est encore très loin d’être atteinte. Avec 39% de femmes dans les conseils d’administration des 120 plus grosses entreprises de la place de Paris, l’Hexagone reste en dessous de la parité parfaite. Cette moyenne descend d’ailleurs à 24% si on considère les 500 premières sociétés cotées en Bourse, alors même que la loi impose aux entreprises d’au moins 500 salariés et d’au moins 50 millions d’euros de chiffres d’affaires de compter 40 % de femmes dans leur conseil d’administration.

Mais une prise de conscience a eu lieu, et des changements sont en cours. Le Royaume Uni travaille ainsi à féminiser ses conseils d’administration. Plusieurs sociétés d’investissement de premier plan ont engagé une révolution au sein de leurs CA, en les ouvrant à des femmes et en militant pour que leurs partenaires œuvrent dans le même sens. Ainsi, Legal & General Investment Management, qui compte parmi les plus grands gestionnaires d’actifs en Europe a annoncé qu’elle s’opposera aux conseils qui comprennent moins de 25% de femmes. Standard Life Aberdeen PIc, société d’investissement refuse de soutenir les CA où les femmes sont sous représentées. Au sein des FTSE 250 qui comprennent les entreprises classées de la 101e à la 350e place au Royaume Uni, 11 ont cependant encore des CA composés exclusivement d’hommes, mais le mouvement est désormais engagé.

 

Modernisation et zéro papier : un autre chantier

À ce renouvellement des genres s’ajoute une nécessaire modernisation des pratiques.

Si le monde feutré des CA est longtemps resté immobile, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Depuis quelques années, dématérialisation, zéro papier et flexibilité sont devenus les maîtres mots d’un top management qui veut innover. Emmenée par des réelles retombées économiques, la dématérialisation avance plus rapidement que la féminisation.

Chez Orange, cela s’est traduit par la diffusion de tablettes qui permettent aux administrateurs de disposer de tous les éléments, sans se déplacer avec des valises de documents. Le groupe Bouygues a également décidé la dématérialisation pour son CA, en ayant recours à une solution du français DiliTrust, un éditeur d’applications spécialisées dans la gouvernance d’entreprises qui accompagnent les grandes et les moyennes entreprises. Le principe est de proposer aux administrateurs un espace sécurisé, où les documents sont mis à disposition, et actualisables à tout moment.

Mais ce changement ne s’adresse pas uniquement aux entreprises de grande taille : les ETI comme certaines PME ont tout à gagner à dématérialiser leurs données. Pour Sylvie Desrosiers, Adjointe Executive chez Prevtec Microbia Inc, une entreprise de biotechnologie canadienne de taille moyenne, « le virage numérique est indispensable pour les organisations ». « Pour les administrateurs situés en Europe, la facilité de l’accès à distance des documents à l’aide d’une tablette ou d’un ordinateur est très appréciée. Et cet accès peut se faire dans leur langue respective » ajoute-t-elle.

Exit donc, les vieilles pratiques, place à la nouveauté ? Quelques entreprises prennent le problème à bras le corps, à l’image d’Accor Hotels, qui a récemment créé un shadow cabinet, sorte de conseil d’administration bis, paritaire et composé de jeunes au profil plus technophile que leurs aînés.

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