Depuis deux jours, le gréant de la distribution française Carrefour a mis en vente dans ses rayons des fruits et des légumes interdits. Pas de quoi avoir peur, il ne s’agit pas de produits impropres à la consommation : ces fruits et légumes interdits ont été cultivés à partir de semences paysannes interdites par la loi française. Une initiative déjà saluée par les associations de défense de l’environnement.
Mercredi 20 septembre, Carrefour a lancé une nouvelle campagne de communication coup de point autour des fruits et légumes interdits. Alors que la loi française stipule que seuls les produits cultivés à partir de semences hybrides (celles vendues par l’industrie de l’agrochimie dont Monsanto est l’un des leaders), le distributeur français a décidé de mener la fronde en défendant les fruits et légumes issus des semences paysannes. Même si elles sont interdites par la loi, ces semences sont sans danger pour la consommation. Mieux : elles favrorisent la biodiversité puisqu’elles sont 100% naturelles. En plus de ce nouvel engagement à fournir des fruits et légumes interdits à ses consommateurs, Carrefour s’est aussi engagé auprès des cultivateurs de fruits et légumes avec un contrat de partenariat sur cinq ans et une rémunération juste pour les producteurs. Enfin, l’enseigne a mis en ligne une pétition sur les réseaux sociaux pour demander à ses clients de soutenir l’initiative et faire changer la loi française.
Les semences paysannes sont actuellement menacées de disparition à cause du monopole des semences agrochimiques. Contrairement à leurs concurrentes hybrides, les semences paysannes ne sont pas soumises aux mêmes taxes et rapportent moins d’argent à l’état français. Les associations de défense de l’environnement ont été nombreuses à saluer cette initiative qui permet de réouvrir le débat contre la standardisation des fruits et légumes.
