Légalement reconnues en France depuis la loi Hamon du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire (ESS), les monnaies locales se sont peu à peu déployées sur tout le territoire. On en comptabilise une quarantaine aujourd’hui. Gérées localement par une association, elles sont uniquement utilisées sur une périmètre géographique restreint et pour des activités ciblées, relatives à l’ESS.
Concrètement, toute la chaine d’utilisation d’un produit peut passer par cette monnaie, puisqu’un agriculteur peut proposer son fourrage à un éleveur de vaches local, qui fournira son bétail au boucher de sa commune, ce dernier fournissant le restaurant de la place centrale. Tout cela en devise locale et en circuit court.
La valeur de ce moyen de paiement est la même que celle de l’euro. Elle favorise les produits et services rendus par des entreprises soucieuses de respecter des critères sociaux et écologiques. Elle ne peut donc être envisagée comme moyen de paiement au sein de grandes entreprises nationales et internationales.
Par ailleurs, il est impossible de déposer cette monnaie sur un compte bancaire. Elle ne doit pas servir à épargner, mais à dépenser en achat de produits et services de proximité. Un atout pour l’emploi et le respect de l’environnement puisque les entreprises vont recruter localement et les produits faire de courtes distances entre le lieu de production et le lieu d’achat.
En majorité présentent sous forme de billets, les monnaies locales proscrivent les pièces et les centimes. Certaines ont expérimenté (ou projettent de le faire) la voie numérique via le paiement par application.
Ces monnaies perdant de la valeur (de l’ordre de 2% par trimestre), elles constituent une mesure incitative pour les consommateurs. La monnaie circule rapidement et dynamise davantage l’économie locale.
Par ailleurs, elles sont aussi un atout contre le système du capitalisme, puisqu’elles empêchent l’épargne et la spéculation financière.
A Paris, une monnaie locale devrait apparaître en avril 2018 dans les cinq arrondissements de l’Est parisien.
La monnaie faisant figure de référence en France est l’Eusko (Pays-Basque), qui fonctionne depuis 5 ans et réalise 3 millions d’euros de transactions par an grâce à ses 3 000 adhérents.
Si vous vous intéressez à ces monnaies, voici une carte interactive recensant les différentes devises en circulation en France.