Too Good to go : l’application qui prévient le gaspillage alimentaire

  • Publié le: jeudi 12 octobre 2017

L’application TOO GOOD TO GO (Que l’on peut traduire par « trop bon pour être jeté ») a un objectif simple : mettre en relation les acheteurs avec les commerçants afin que ces derniers puissent écouler les marchandises invendues de la journée. Son slogan c’est « un repas dans ton assiette, un geste pour la planète ». Le message de l’entreprise est clair quant à son orientation écologique, elle permet de réduire les déchets alimentaires.

C’est en passant devant une boulangerie qui se débarrassait de ses invendus de la journée, que Lucie Basch, 25 ans, a décidé de combattre le gaspillage alimentaire : “J’ai toujours été très sensible au gaspillage et ce soir là, je me suis dit qu’on devait pouvoir faire quelque chose !“. “Et si chaque soir, quelqu’un pouvait passer récupérer ses produits juste avant qu’ils ne soient jetés ?“, s’est-elle imaginé.

En partant de ce constat, Lucie a créé Too Good To Go en 2016, après une campagne de financement participatif qui a permis de récolter 12.000 euros.

Deux cent cinquante mille repas sauvés en France

Le constat est alarmant. En France, nous jetons 20 tonnes de produits à la poubelle chaque minute, tandis que dans le monde, un tiers de ce qui est produit connaît le même sort.

Dans l’Hexagone l’application aurait permis de récupérer deux cent cinquante mille repas (un million à l’échelle européenne). La start-up revendique mille six cent partenaires commerciaux français.

Tout le monde y voit son intérêt : le commerçant se débarrasse de ses invendus, attire une nouvelle clientèle, et évite une perte d’argent. Le consommateur quant à lui, bénéficie de bons produits à prix réduits et découvre de nouveaux commerces.

Too Good to Go soutient également les plus démunis en organisant des distributions d’invendus à destination des sans-abris. Elles ont lieu toutes les deux semaines et sont financées par les dons. Il est effectivement possible d’effectuer un don de 2 euros minimum, quand on le souhaite, afin d’offrir un repas à une personne dans le besoin. Cette initiative a d’ores et déjà permis de préparer 3500 repas aux sans-abris.

Une nouvelle manière de consommer

Le concept est simple : au lieu de jeter les invendus alimentaires de la journée, les commerçants peuvent les vendre à moitié prix ou moins via l’application. Sur sa liste, on trouve des restaurateurs, des boulangers, des primeurs, des bouchers…

Dans les « paniers surprise » que viennent récupérer les internautes, on trouve principalement des produits de saison qui résistent mal à la chaleur. Les paniers ne sont jamais les mêmes, et sont conçus en fonction de l’approvisionnement du magasin.

L’application s’ouvre à la grande distribution

Du consommateur au distributeur en passant par le transformateur, tous les acteurs ont leur part de responsabilité.

Pour y remédier Lucie Bash voit large. Elle a décidé d’ouvrir également l’application à la grande distribution. Désormais, le géant Carrefour ou encore Leclerc sont représentés. « Lorsqu’on a commencé à être contacté par des supermarchés, on s’est posé la question de leur légitimité car, à l’origine, nous voulions mettre en avant des commerçants de qualité. Mais notre mission première est de réduire le gaspillage alimentaire, or la grande distribution en produit énormément. Et après tout, les supermarchés ne vendent pas des produits impropres à la consommation ! »

Plus globalement, plusieurs associations militent surtout pour un changement de système à long terme. « La vente à bas coût des surplus alimentaires ne réparera pas un système alimentaire qui fonctionne mal. Elle ne répondra pas aux problèmes environnementaux et ne fournira pas la motivation nécessaire pour réduire les surplus ou diminuer le gaspillage à long terme », estimait Martin Caraher, co-auteur d’une étude publiée par la Food Resarch Collaboration en février dernier.

Au-delà de son aspect économique, cette application a aussi eu le mérite de pointer du doigt les modes de consommation actuel.

One thought on “Too Good to go : l’application qui prévient le gaspillage alimentaire

  1. Le gaspillage de la distribution et de la restauration ne représente qu’une petite partie du gaspillage alimentaire. Dans l’UE et selon l’étude FUSIONS de 2016, 53 % de son poids et 74 % de sa valeur provient des particuliers ! Aussi l’association et a plateforme digitale HopHopFood vont enfin permettre à partir de l’automne aux particuliers de donner de la nourriture qui serait perdue (ou par solidarité avec des populations en précarité alimentaire, soit 8 millions en France, 150 millions dans l’UE, notamment les étudiants, réfugiés ou femmes seules). Le manque et le gâchis peuvent être vécus à quelques mètres les unes des autres. Or le partage d’alimentation est un vecteur puissant de solidarité, notamment quand il est gratuit !
    La lutte contre le gaspillage alimentaire a suscité la création de nombreuses start-up avec des business modèles fondés sur la commission, comme Too good to go, Optimiam ou Linkee. Association sans but lucratif, HopHopFood est plus adapté pour répondre aux défis d’une plateforme électronique d’échanges et de partage GRATUITS des particuliers (C to C).
    Les premières zones tests de création de solidarité sont en construction à Paris 11 et à Sceaux (pour les étudiants). cf. http://www.hophopfood.org

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